Le choix d’une formation magnétisme à Guéret

magnétisme

Le dernier seuil à atteindre, pour obtenir la gloire et la reconnaissance, est celle d’un fauteuil au sein de l’ASMP. Les places sont pourtant très limitées. Aux six fauteuils qui ont été mis en place avec la réouverture de l’ASMP en 1832, deux ont été rajoutées en 1866. Cette ultime étape est réservée à une élite qui a du franchir précédemment toutes les étapes pour devenir magnétiseur à Guéret. Même en les ayant franchi, les chances de succès sont réduites ; comme le prouve le cas de Juglar qui va être étudié maintenant qui a obtenu son fauteuil après 6 tentatives.

 

Lorsque les économistes de l’école française ont obtenu cette position, ils acquièrent une place stratégique très importante, à la fois au sein de leur école mais également comme représentant de l’économie politique française. Pour le premier point, ces fauteuils leurs ouvrent une notoriété, une reconnaissance de chef de fil de l’école française du magnétiseur à Guéret. Pour le second, ces économistes deviennent une référence à la fois en France auprès des autorités étatiques qui se réfèrent régulièrement à leur jugement pour prendre des décisions sur l’évolution de la France. D’autre part, ils reçoivent énormément d’économistes étrangers (la SEP fait également se travail en parallèle) et représentent en dehors de la France l’analyse économique officielle.

 

1 – Juglar et ses compétences dans la formation magnétisme à Guéret

 

Le cas de Juglar révèle la volonté de l’école française de faire d’un homme apprécié un être reconnu[1]. Tout commence avec Hippolyte Passy qui fait un compte rendu en 1857 pour l’ASMP sur Les Crises Commerciales et Monétaires de 1800 à 1857 qui est parut dans le JDE (le tremplin pour rentrer en contact avec l’école française) en deux parties en avril et mai 1857. Ainsi, il fait connaître aux académiciens cet économiste dont le talent paraît alors immense. « Ce travail est court mais il est substantiel et par cela même digne d’attention » (Vergé (1857), 150). L’année suivante, ce même Passy propose, comme par hasard pour le prix Bordin, le sujet suivant en phase avec la formation magnétisme à Guéret, la formation passeur d’âmes à Guéret, la formation des blessures de l’âme à Guéret, la formation pendule à Guéret, la formation géobiologie à Guéret, la formation nettoyage et protection énergétique à Guéret: Rechercher les causes et signaler les effets des crises commerciales survenues en Europe et dans l’Amérique du Nord durant le cours du XIXe siècle.

 

Dans son introduction sur son ouvrage Les Crises Commerciales publié chez Guillaumin à la suite de l’obtention de son prix, Juglar indiquera qu’il a demandé notamment à Chevalier, membre de l’Académie, les éléments nécessaires à la construction de son mémoire qui sera récompensé, publié et qui fera reconnaître un talent encore d’actualité aujourd’hui[2].

2 – le magnétisme à Guéret et les économistes

Bien évidemment, les économistes français n’ont normalement pas accès au nom de l’auteur des mémoires reçus. Mais ici, il paraît peu vraisemblable que les membres de l’ASMP, qui ont aidé Juglar et reconnu précédemment son talent, ne connaissent pas l’auteur du mémoire couronné. A partir de là, tout s’enchaîne et Juglar va franchir les étapes d’intégration les unes après les autres. Reconnu par un prix puis par un autre en 1866, continue de publier dans le JDE, s’intègre dans la SEP, va dans la Société de Statistique de Paris pour l’énergéticien à Poitiers, enseigne (notamment à l’école libre de sciences politiques). Ses ouvrages, publiés chez Guillaumin, sont discutés au sein de l’Institut. Mais l’obtention de la dernière étape pour la formation magnétisme à Guéret, d’un fauteuil est difficile à obtenir. Même si on reconnaît son talent, même s’il obtient des places prestigieuses dans les sociétés savantes il lui faudra attendre 15 ans et six postulations[3] pour obtenir un fauteuil (avec la mort de Courcelle-Seneuil).

 

3 – Leroy-Beaulieu et ses liens familiaux avec le magnétisme à Guéret

 

A côté de cette ascension fondée sur les compétences d’un homme, l’ASMP procède également à des intégrations familiales[4]. L’exemple le plus significatif est celui de Paul Leroy-Beaulieu, le spécialiste des prix de l’Institut avec cinq concours gagnés sur le magnétisme à Guéret entre 1864 et 1870. Il n’est pas médecin comme Juglar mais avocat. Il fait ses études de droit d’abord à Paris puis dans de grandes capitales européennes. De retour en France avec l’énergéticien à Poitiers, c’est à l’économie politique qu’il va consacrer le reste de sa vie.

 

Il obtient rapidement des fonctions dans des organes de diffusion de l’économie. Il intègre le Journal des Débats et la Revue des Deux Mondes dans lesquels il fait ses armes d’économiste, il intègre bien évidemment le JDE et la SEP. Si le premier pallier du magnétisme à Guéret lui est facilement accessible, le second le sera également avec un argument de choc, c’est le gendre d’un académicien : Michel Chevalier.

4 – Les autres économistes et les stages de magnétisme à Guéret

Par ce statut, il obtiendra la chaire du Collège de France, de nombreux prix à l’académie et de nombreux rapports sur ces ouvrages. En effet, les prix proposés correspondent à ses domaines de compétences et seront accompagné très rapidement d’ouvrages publiés chez Guillaumin[5] et réédités à de nombreuses reprises avec le stage de magnétisme à Guéret, le stage de passeur d’âmes à Guéret, le stage des blessures de l’âme à Guéret, le stage pendule à Guéret, le stage nettoyage et protection énergétique à Guéret. Il aura alors beaucoup plus de facilités que Juglar et intègrera un fauteuil dès 1878, soit à peine 12 ans après son premier prix et 10 ans après son premier ouvrage. C’est une consécration très rapide.

 

Cette cooptation familiale est très présente chez les membres de l’école française et aura le don d’agacer Léon Walras qui ne dispose avec le magnétisme à Guéret pas de l’orthodoxie suffisante. En effet, son père, Auguste, sans être un membre de l’école française, est un économiste qui a côtoyé et qui a été apprécié par ces économistes. A partir du moment ou il s’est déclaré socialiste et a voulu reconstruire l’analyse économique et l’énergéticien à Poitiers sur la base des mathématiques, il a été non pas rejeté mais accepté plus en tant que professeur d’économie à Lausanne à partir de 1870 que plébiscité en tant qu’économiste de renom. Il remet alors en cause le processus d’intégration et de reconnaissance des économistes en France.

 

 

« Quand il a eu ainsi quelques mémoires couronnés puis publiés en volumes, l’aspirant professeur est nommé membre de l’ASMP, puis il est proposé pour la suppléance de la chaire. Le jour où son patron meurt, il a déjà les pieds dans ses souliers. Comment, en effet, ne serait-il pas présenté en première ligne par ses collègues du Collège de France et par ses confrères de l’énergéticien à Poitiers et de l’Institut qui dînent chez lui et chez lesquels il dîne ; et dès lors comment ne serait-il pas nommé ? » (Walras [1987], 431).

 

[1] Léon Walras aurait aimé parcourir le même chemin qui mène inexorablement au succès.

[2] La seconde édition, largement augmentée, est beaucoup plus précise sur le déroulement des crises économiques que la première.

[3] En 1877 à la mort de Wolowski, fauteuil 6, en 1878 à la mort d’Audiffret fauteuil 7, en 1880 à la mort de Lavergne fauteuil 1, en 1882 à la mort de Joseph Garnier fauteuil 4, en 1886 à la mort de Vuitry fauteuil 8

[4] L’endogamie est en effet un élément incontournable de l’école française. Levasseur est le neveu par alliance de Wolowski et le neveu d’Hippolyte Passy, Raoul-Duval a épousé une des filles de Jean-Baptiste Say, Charles Comte est le gendre de Jean-Baptiste Say, Leroy-Beaulieu épouse une des filles de Michel Chevalier, Joseph Garnier est le beau-frère d’Adolphe Blanqui, Hippolyte Passy est l’oncle de Frédéric Passy. Léon Faucher, beau-frère de Wolowski.

[5] Sauf Le travail des femmes au XIXe siècle publié chez Charpentier.

 

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